Le Centre Pompidou, Musée National d' Art Moderne, consacre jusqu'au 2 avril 2012 une exposition qui met en lumière les liens entre la danse et certains des principaux mouvements artistiques du XXème siècle - expressionnisme, cubisme, futurisme, surréalisme...c'est passionnant.
Non, la danse n'est pas un ghetto ! Elle se développe en interaction permanente avec les autres arts, avec les mouvements culturels d'une époque. C'est une chose de l'affirmer, c'est encore mieux de le montrer.
L'ambitieuse exposition du Centre Pompidou ravira les amateurs de danse comme les férus d'art moderne. Aficionados exclusifs de chaussons et de grands jetés s'abstenir cependant : l'exposition commence avec Nijinsky et les Ballets russes et s'attache avant tout à la danse dite "contemporaine", bien qu'on se rende vite compte du caractère bien "fourre-tout" de cette appellation.
L'exposition nous fait en effet parcourir un siècle de danse, d'Isadora Duncan à Jérôme Bel. Elle montre les continuités et les ruptures entre des mouvements qui en se rencontrant ou en se heurtant, entrent en résonance féconde avec les arts du XXè siècle.
Le travail des deux commissaires, Christine Marcel et Emma Lavigne, concerne avant tout les liens qu'entretiennent la danse et les arts visuels et ne retrace bien entendu pas une histoire exhaustive de la danse contemporaine. Il s'agit plutôt d'une exploration , à travers un choix d’œuvres plastiques et chorégraphiques, du rôle que peut jouer ou qu'a pu jouer la danse dans certaines des révolutions artistiques majeures du XXème siècle.
Par exemple, l’expressionnisme n'a-t-il pas été introduit par une forme d'expression de soi, inventée par Isadora Duncan et poursuivie par des chorégraphes telles que Mary Wigman ou Pina Bausch ? Les recherches des futuristes sur la couleur et le mouvement ne peuvent-elles pas être mises en rapport avec les fameux voiles colorés de Loïe Füller ? Quels liens entretiennent danse et performance dans les travaux d'Yves Klein ou de Jackson Pollock ?
L'exposition effleure également la question de la danse engagée et politique, de la "récupération" du mouvement expressionniste à l'époque de l'Allemagne nazie au regard qu'apportent de plus en plus souvent les chorégraphes contemporains sur la société d'aujourd'hui. Enfin,elle aborde le thème de l'expression populaire - danse de cabaret, de music-hall, bals, et plus récemment disco et "tubes" de l'été - qui, remarquable permanence, est une source d'inspiration des artistes et des chorégraphes tout au long du parcours, brouillant les frontières entre culture savante et culture populaire.
A ces questions, le parcours proposé n'apporte pas de réponse toute faite, mais, à l'opposé de tout didactisme, il permet au spectateur de faire bouger ses catégories préconçues. S'il montre une chose, c'est bien l'absence d'étanchéité entre les arts et des mouvements présentés.
Il est rare qu'une exposition d'une telle ampleur soit montée dans un lieu qui ne soit pas totalement dédié à la danse. C'est, au choix, une histoire culturelle de la danse ou une histoire "dansée" de la culture au XXème siècle.
Alors qu'on peut regretter parfois de voir le monde du spectacle vivant tourner en vase clos, avec des "grands noms" qui ne sortent guère d'un cercle d'initiés, cette exposition permet de construire des passerelles, en intégrant la danse dans la réflexion sur l'histoire et la théorie de l'art. C'est pourquoi elle est si importante.
"Danser sa vie", exposition au Centre Pompidou, du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012. 11h-21h. Le jeudi jusqu'à 23 h.
Non, la danse n'est pas un ghetto ! Elle se développe en interaction permanente avec les autres arts, avec les mouvements culturels d'une époque. C'est une chose de l'affirmer, c'est encore mieux de le montrer.
L'ambitieuse exposition du Centre Pompidou ravira les amateurs de danse comme les férus d'art moderne. Aficionados exclusifs de chaussons et de grands jetés s'abstenir cependant : l'exposition commence avec Nijinsky et les Ballets russes et s'attache avant tout à la danse dite "contemporaine", bien qu'on se rende vite compte du caractère bien "fourre-tout" de cette appellation.
L'exposition nous fait en effet parcourir un siècle de danse, d'Isadora Duncan à Jérôme Bel. Elle montre les continuités et les ruptures entre des mouvements qui en se rencontrant ou en se heurtant, entrent en résonance féconde avec les arts du XXè siècle.
Le travail des deux commissaires, Christine Marcel et Emma Lavigne, concerne avant tout les liens qu'entretiennent la danse et les arts visuels et ne retrace bien entendu pas une histoire exhaustive de la danse contemporaine. Il s'agit plutôt d'une exploration , à travers un choix d’œuvres plastiques et chorégraphiques, du rôle que peut jouer ou qu'a pu jouer la danse dans certaines des révolutions artistiques majeures du XXème siècle.
Par exemple, l’expressionnisme n'a-t-il pas été introduit par une forme d'expression de soi, inventée par Isadora Duncan et poursuivie par des chorégraphes telles que Mary Wigman ou Pina Bausch ? Les recherches des futuristes sur la couleur et le mouvement ne peuvent-elles pas être mises en rapport avec les fameux voiles colorés de Loïe Füller ? Quels liens entretiennent danse et performance dans les travaux d'Yves Klein ou de Jackson Pollock ?
L'exposition effleure également la question de la danse engagée et politique, de la "récupération" du mouvement expressionniste à l'époque de l'Allemagne nazie au regard qu'apportent de plus en plus souvent les chorégraphes contemporains sur la société d'aujourd'hui. Enfin,elle aborde le thème de l'expression populaire - danse de cabaret, de music-hall, bals, et plus récemment disco et "tubes" de l'été - qui, remarquable permanence, est une source d'inspiration des artistes et des chorégraphes tout au long du parcours, brouillant les frontières entre culture savante et culture populaire.
A ces questions, le parcours proposé n'apporte pas de réponse toute faite, mais, à l'opposé de tout didactisme, il permet au spectateur de faire bouger ses catégories préconçues. S'il montre une chose, c'est bien l'absence d'étanchéité entre les arts et des mouvements présentés.
Il est rare qu'une exposition d'une telle ampleur soit montée dans un lieu qui ne soit pas totalement dédié à la danse. C'est, au choix, une histoire culturelle de la danse ou une histoire "dansée" de la culture au XXème siècle.
Alors qu'on peut regretter parfois de voir le monde du spectacle vivant tourner en vase clos, avec des "grands noms" qui ne sortent guère d'un cercle d'initiés, cette exposition permet de construire des passerelles, en intégrant la danse dans la réflexion sur l'histoire et la théorie de l'art. C'est pourquoi elle est si importante.
"Danser sa vie", exposition au Centre Pompidou, du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012. 11h-21h. Le jeudi jusqu'à 23 h.
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