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mardi 3 janvier 2012

Théophile Gautier, le fou de ballets


Théophile Gautier, le fou de ballets

La vie de Théophile Gautier est marquée par la danse et le théâtre. Ces univers sont au cœur de deux de ses plus célèbres romans : Le Capitaine Fracasse et Mademoiselle de Maupin. Il écrit aussi des pièces, certes en mode mineur, souvent burlesque, pour la plupart des vaudevilles représentés au Théâtre des Variétés. Il est surtout l’auteur de  six arguments de ballet, dont le premier et le plus connu est celui de Giselle. Les suivants  (La Péri en 1843, Pâquerette en 1851, Gemma en 1854, Sacountala et Yanko le bandit en 1858) ne sont pas passés à la postérité. On dispose certes de leur livret, mais il est difficile d’avoir une idée de leur chorégraphie (La Péri cependant marque les esprits lors de ses représentations, et on dispose de nombreux comptes rendus d’époque). Outre ces six ballets, Gautier a écrit au moins cinq autres arguments qui n’ont jamais été montés et une ébauche. Il se distingue donc des autres auteurs de renom de son époque par son activité théâtrale et chorégraphique, bien qu’il ne se dise pas homme de théâtre, se désignant comme quelqu’un « qui ignore les combinaisons du théâtre et les exigence de la scène[1]  », ce qui l’oblige a avoir recours à des collaborateurs de « métier », spécialisés dans la rédaction de livrets, comme Vernoy de Saint Georges qui élabore avec lui celui de Giselle. En outre,  son poème « Le Spectre de la rose » qui n’a bien entendu pas été conçu pour la scène, est la source d’inspiration du ballet du même nom,  monté par Fokine en 1911, en hommage à deux vers de Gautier : « Je suis le spectre de la rose/ Que tu portais hier au bal ».
La vie entière de Gautier est marquée par l’amour impossible pour la danseuse Carlotta Grisi, première interprète de Giselle dont il épouse en gggggg la sœur, Ernesta.
Lifar qualifie  Gautier de : “chroniqueur avisé, ardent et infiniment poétique et pittoresque de la scène française[2] ». Il écrit, de 1837 à sa mort,  quelque mille quatre cent chroniques, dont trois cent environ mentionnent des ballets[3], de 1837 à 1855 dans La Presse, puis de 1855 à 1864, au Moniteur universel, de 1869 à 1872, au Journal officiel et à La Gazette de Paris.  Ses articles sur des ballets concernent surtout la période de  1837 à 1849,  en outre mieux connus car repris dans la compilation Histoire de l’art dramatique en France depuis vingt cinq ans, que Gautier fait paraître en 1859. Ne serait-ce que d’un point de vue historique, son rôle est valorisé par les historiens de la danse. Ainsi, Deirdre Priddin écrit à son sujet :   “He was in fact the first professional ballet critic in the history of dance[4].”
A cette activité critique hebdomadaire, il faut ajouter l’album Les Beautés de l’Opéra  ainsi que La Galerie des artistes dramatiques qui comprennent respectivement des textes sur Giselle et un portrait de Carlotta Grisi. On considère fréquemment que Spirite a été inspiré son amour pour Carlotta , à qui le récit est dédié.


[1]  Gautier, « Lettre à Henri Heine »,  La Presse, 5 juillet 1841, HAD II, p 133-142
[2] Lifar, Serge, Giselle, apothéose du ballet romantique,  p 220
[3] Pour le détail, voir l’appendice d’Ivor Guest, dans Théophile Gautier,  Ecrits sur la danse, Actes sud, 1995    [dance books ltd, Londres, 1986 ]
[4] Priddin, Deirdre, The art of the dance in French literature from Théophile Gautier to Paul Valéry, Londres, Adam and Charles Black, 1952 ,  p49

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